Mise en contexte
La principale menace à la biodiversité est la perte et la fragmentation des habitats résultant des activités anthropiques (industrie forestière, activités récréotouristiques, etc.) et des changements climatiques. La réduction de la taille des fragments d’habitats et l’augmentation de leur isolement réduisent, à long terme, la viabilité des populations d’espèces qui y vivent. Ces discontinuités entraînent la limitation des échanges entre les populations. Maintenir la connectivité entre les noyaux d’habitat (zones centrales des réserves de biosphère) s’avère être une des solution les plus efficaces pour protéger la biodiversité et compenser les effets négatifs de la fragmentation des habitats naturels. La conservation de corridors naturels entre les habitats est essentielle afin de soutenir la diversité biologique dans un contexte de changements climatiques et d’assurer le maintien des services écologiques à la collectivité.
Depuis quelques années, les populations sont de plus en plus sensibilisées et préoccupées par la protection des milieux naturels. Plusieurs municipalités en sont conscientes et tentent de diriger leurs actions envers la conservation de la qualité de leur milieu de vie, et souhaitent développer des services et des infrastructures cohérentes avec ces préoccupations pour leurs citoyens. Le développement de tourisme durable dans plusieurs régions du Québec témoigne de cette volonté. « En plus de favoriser le maintien de la diversité biologique et d’apporter des bénéfices scientifiques et économiques indéniables, la conservation d’aires protégées répond également à des valeurs sociales et culturelles importantes au sein de la société québécoise » (Girard, 2005).
L’amorce d’activités en conservation par la CRBC a rapidement mis en lumière l’existence, ou la réalisation en cours, de portraits, outils, études et projets gérés par les divers acteurs du territoire. La consultation de l’information accessible et les échanges avec les partenaires ont permis de conclure que le besoin actuel se situait davantage autour de la priorisation territoriale des activités de conservation, puisque chaque partenaire ne possède pas les ressources pour réaliser les différentes actions de conservation identifiées dans son secteur d’intervention. Il en ressort donc la nécessité de se doter d’un plan territorial d’actions priorisées afin de mettre en commun les ressources et favoriser la réalisation en continu d’activités de conservation.
Objectif
L’objectif recherché est d’intégrer un réseau écologique cohérent et interconnecté de composantes des milieux naturels et semi-naturels du paysage. Ce réseau inclura des noyaux d’habitats, les zones centrales des régions de biosphère, et des corridors écologiques spatialement définis dans les zones tampons et de collaboration des régions de biosphère.
En réalisant un portrait précis et actuel de l’ensemble des milieux naturels et des habitats fauniques présents sur le territoire de la Région de la biosphère de Charlevoix, ainsi qu’un bilan des actions réalisées et entreprises pour leur conservation par les acteurs clés, il sera possible de cibler les actions à mettre en œuvre à court, moyen et long terme.
C’est pour assurer une meilleure cohérence entre les actions réalisées par les différents organismes de conservation locaux et les priorités écologiques de son territoire d’action que la Corporation de la Réserve de la biosphère de Charlevoix souhaite développer un outil permettant de prioriser les actions de conservation à l’échelle locale. Les efforts sont ainsi dirigés afin d’obtenir des résultats concrets et significatifs en termes de milieux naturels protégés, de préservation de la biodiversité et de maintien de la connectivité écologique.
La stratégie comprendra :
- Un portrait des milieux naturels;
- Un diagnostic;
- Un plan intégré de conservation des milieux naturels et de la biodiversité.
Les objectifs pouvant découler d’un plan intégré de conservation des milieux naturels et de la biodiversité:
- Accroître de X% la proportion de milieux naturels protégés sur le territoire;
- Assurer le maintien et l’enrichissement de la biodiversité et des services écosystémiques sur le territoire;
- Assurer une connectivité fonctionnelle entre les habitats fauniques, soit par la protection de corridors naturels existants ou par la restauration de corridors;
- Permettre l’accès aux milieux naturels en respectant la capacité d’accueil des écosystèmes;
- Assurer la résilience des milieux naturels et des habitats fauniques face aux changements climatiques.
Démarche
La démarche a été amorcée à l’automne 2023. Durant l’automne/hiver 2024, un portrait détaillé du territoire a été réalisé. L’analyse de priorisation des milieux naturels, complétée en hiver 2024, est désormais disponible.
La Phase 1 – Mobilisation des savoirs, menée d’avril à juin, a été couronnée de succès grâce à la tenue de quatre ateliers de co-création. Ces ateliers ont réuni des groupes d’acteurs sectoriels, incluant le tourisme et les loisirs, l’environnement et les communautés autochtones, les municipalités et le secteur social, ainsi que le secteur primaire. En parallèle, un sondage en ligne a été réalisé pour recueillir les avis de la population et des acteurs sectoriels. Le rapport de sondage peut être consulté au lien suivant.
Ligne du temps du processus de co-construction des objectifs de conservation des milieux naturels et de la biodiversité
Contact
Pour toutes informations supplémentaires, veuillez contacter Amélie Adam, Responsable de la conservation à l’adresse suivante : conservation@biospherecharlevoix.org