Mise en contexte
La randonnée pédestre est l’activité physique la plus populaire au Québec, appréciée pour sa simplicité, son faible coût et son accessibilité à tous les âges et niveaux de condition physique. Les randonneurs cherchent principalement à entrer en contact avec la nature, en explorant des sentiers sécurisés et bien entretenus. Cependant, l’augmentation de la fréquentation des sentiers, particulièrement depuis la pandémie de COVID-19, a entraîné des impacts négatifs sur l’environnement, tels que la dégradation des infrastructures et des comportements nuisibles. La conservation des milieux naturels est donc devenue une priorité pour minimiser ces impacts et préserver l’équilibre écologique.
Il existe six types d’étages de végétation au Québec : inférieur, moyen, supérieur, montagnard, subalpin et alpin. L’étage subalpin, situé au-dessus de la limite des arbres, est caractérisé par des conifères de faible hauteur et des formes de croissance érodées. La végétation subalpine comprend également des landes alpines avec une diversité d’arbustes, d’herbacées, de mousses et de lichens. Cet écosystème unique attire divers insectes, petits mammifères comme les souris et les tamias, ainsi que de plus grands mammifères tels que l’ours noir et le caribou forestier. Les écosystèmes subalpins de Charlevoix, comme ceux des Monts Groulx et des Chic-Chocs, seuls de leur genre au sud du Québec, sont des habitats importants pour plusieurs espèces d’oiseaux vulnérables, dont le faucon pèlerin et la grive de Bicknell.
Problématique
Malgré leur grande diversité et leur importance pour la faune et la flore du Québec, dont la présence de plusieurs espèces à statut, les écosystèmes subalpins sont très sensibles et fragiles. En plus des conditions environnementales extrêmes auxquelles ils sont confrontés (neige, vents intenses et sécheresse l’été), l’augmentation de l’achalandage touristique sur ces sommets amplifie le stress dû au piétinement. Certains lichens ne poussent que de 0,1 à 10 mm par année et la litière au sol est si fine, parfois inexistante, qu’ils sont rapidement abimés par les activités anthropiques, tout comme les plantes et mousses.
Plusieurs sommets de la région de Charlevoix font face à des enjeux de piétinement et de dégradation des écosystèmes subalpins. C’est le cas du sommet du Mont du Lac-à-l’Empêche où la dégradation s’est accentuée lors de la pandémie de COVID-19. Au fil du temps, un élargissement du sentier de randonnée pédestre a été observé ainsi que la création d’aires de rassemblement pour l’observation du paysage et le camping sauvage. La végétation à ces endroits est devenue quasi inexistante.
Face à cet enjeu, et en collaboration avec ses partenaires, la Corporation de la Réserve de la biosphère de Charlevoix souhaitait :
- Sensibiliser les différents intervenants et les utilisateurs de sentiers aux problématiques et aux enjeux environnementaux relatifs à la pratique de la marche en sentiers pédestres par l’organisme GUEPE;
- Favoriser la mise à niveau du réseau de sentiers de la Traversée de Charlevoix en tenant compte de la conservation de la faune, de la flore, des habitats, du patrimoine culturel et de l’environnement en général, dans une optique de conservation des écosystèmes de haute valeur écologique présents sur ces sentiers, tout en respectant les autres utilisateurs du territoire;
- Se doter d’outils d’évaluation et de suivi de l’impact des activités réalisées sur les écosystèmes et les processus écologiques des milieux visés par ce projet.
Objectif
À la suite des aménagements effectués par l’équipe de Sentiers Québec-Charlevoix à l’été 2023 au sommet du Mont du Lac-à-l’Empêche en réponse à l’augmentation de la dégradation de la végétation par le piétinement des randonneurs.euses, la Corporation de la Réserve de la biosphère de Charlevoix souhaite évaluer et suivre l’impact de ces aménagements sur la végétation de l’écosystème subalpin.
Pour ce faire, un suivi à long terme de différents indicateurs a été établi par l’équipe de la Corporation de la Réserve de la biosphère de Charlevoix. Des protocoles ont été élaborés et de l’acquisition de données a été effectuée à l’été 2023 portant sur l’emprise des sentiers, la présence de sentiers informels et d’aires de rassemblement ainsi que la composition et le recouvrement de la végétation de la zone d’étude. Il est attendu que les aménagements effectués au sommet permettront une diminution de l’emprise des sentiers, de la présence des sentiers informels et des aires de rassemblement par une augmentation du recouvrement de la végétation subalpine et une augmentation de sa biodiversité dans les secteurs dégradés.
Méthodologie
Des protocoles ont été établis portant sur quatre aspects du suivi global effectué au sommet du Mont du Lac-à-l’Empêche par la Corporation de la Réserve de la biosphère de Charlevoix, soit :
- L’emprise des sentiers
- La présence de sentiers informels
- La présence d’aires de rassemblement
- La composition et le recouvrement de la végétation
Rapport de projet
Pour consulter le rapport de caractérisation de l’été 2023, veuillez cliquer ici.
Contact
Pour toutes informations supplémentaires, veuillez contacter Amélie Adam, Responsable en conservation à l’adresse suivante : conservation@biospherecharlevoix.org